C’est une question importante. Pourquoi est-ce important pour nous de coucher les mots sur le papier ? Il y a bien une raison.
J’ai écris toute ma vie, je crois.
Cela a commencé à l’âge de 6 ans avec des bandes dessinées où je représentais ma vie et je racontais des histoires. Un peu comme Pullman, j’ai toujours eu le sentiment que je n’étais pas légitime dans le métier d’écrivain.
En réalité je ne connais rien, et pourtant j’écris depuis toujours. Mais je n’avais pas réalisé comme ce travail, de mener un projet jusqu’à la fin, pouvais être exigeant. Aujourd’hui, je découvre que je me suis trompée de vie. J’ai enfin compris pourquoi j’aime écrire. C’est viscérale. C’est une passion. Je me sens mal si je ne peux pas écrire. Je serais prête à tout abandonner sans ma vie juste pour me focaliser sur un projet d’écriture.
Ce sentiment, cette soif, cette animosité, va même au-delà du désir d’être lu. Beaucoup rêvent de célébrités ou pensent aux auteurs comme JK Rowling et ressentent le besoin de se projeter en tant qu’auteur à succès. La réalité est tout autre lorsqu’on aime véritablement écrire…. Ou plutôt, raconter des histoires. Comme disait Nothomb, il ne sert à rien de continuer si votre seul désir est d’être reconnu.
Le monde change. L’écriture est un rêve que caresse les gens sans véritablement avoir les tripes de mener un projet à bout. La connexion internet et partout! La déconnexion est impossible, difficile, ou vécue comme une cure. La vie suit son cours, avec moins de lecteurs, dans une industrie de l’image et du son qui captive toutes les mentalités.
Mais ce n’est pas grave.
J’ai quand même toujours cette envie en moi. Après avoir passé deux semaines intenses à me consacrer à terminer l’écriture de mon roman, je ressens comme une sorte de flamme qui a enfin vu le jour. Elle est vibrante mais aussi très douloureuse. Je me suis trompée de vie. Je pensais que je n’étais pas faite pour être auteure, mais le bonheur a été intense. C’était comme de vivre une histoire d’amour, mais avec les pages de mon livre. Je me sens changée et légitime dans ce que je fais, même si j’ai conscience que cela ne pourra pas plaire à tout le monde.
Comme je l’ai écrit un jour, l’imagination est un don qu’à l’écrivain d’inventer ce qu’aucune technique littéraire ne peut à elle seule découvrir.